Malgré la lettre ouverte à la Mairie de Paris adressée en 2023, le Conseil de Paris s’apprête à renouveler la convention de stationnement de la société Marin d’eau douce qui arrive à échéance fin 2024.
La société Marin d’eau douce est une start-up qui a été incubée par le Welcome city Lab. Implantée depuis 2013 sur la Bassin de la Villette, son développement non-concerté pose de multiples problèmes :
- Non-respect des règles de circulation fluviale : Marin d’eau douce n’informe pas sa clientèle des règles en vigueur (durée des briefings inférieur à 5mn) pourtant définies dans le Règlement général de police de la navigation intérieure ;
- Conduite des enfants, encouragée par la société (photo à l’appui sur leur compte Instagram de la société) ;
- Vente d’alcool (consommation encouragée là aussi sur les réseaux sociaux de la société qui vante ses paniers apéritifs) ;
- Exploitation de la flotte à des fins commerciales (là encore relayée par les réseau sociaux, et pourtant strictement interdite) ;
- Augmentation exponentielle de la flotte de bateau électriques, passée sans autorisations de 12 à 48 embarcations depuis 2013 ;
- Doublement de la surface de stationnement acté en 2016, en lieu et place de l’espace de baignade initialement prévu à cet emplacement et finalement installé sur le quai opposé, occasionnant de fait un goulet d’étranglement pour la circulation fluviale ;
- Redevance dérisoire et impact économique insignifiant : la convention avec Marin d’eau douce stipulant une redevance maximale de 30.000€ par an, pour une société qui génère un Chiffre d’affaire de plus d’1,8M€. Les emplois créés par la société sont majoritairement des emplois précaires et/ou étudiants ;
Pour ces raisons, la cohabitation avec la société Marin d’eau douce n’a eu de cesse de nuire à la population et aux usagers historiques du Bassin de la Villette :
- Perturbation de l’activité publique de la Base Nautique de la Villette : circulation des avirons empêchée, et de fait, quasiment impossible les samedis après-midi. Circulation des avirons interdite dès que les bouées de sécurité de la piscine de Paris Plages sont posées (fin mai jusqu’à mi-octobre) alors que la circulation des bateaux électriques reste quant à elle autorisée. Perturbation des activités scolaires d’initiation au canoë ;
- Levée du Pont de Crimée toutes les 30mn (auparavant le pont n’était levé que 5 à 6 fois, ce qui pose question quant à une telle exploitation d’un pont classé venant d’être restauré) et les perturbations occasionnées dans la vie de quartier (notamment pour la caserne Bitche située à proximité, et dont les services doivent emprunter un détour en cas d’intervention urgente) ;
- Perturbation de la faune : les nombreux animaux liminaires présents sur le bassin de la Villette (Canards, oies, cygnes, cormorans…) sont régulièrement dérangés par les fêtards alcoolisés qui circulent sur les bateaux électriques et leur foncent parfois dessus.
Le laisser-faire et l’impunité dont bénéficie la société Marin d’eau douce s’apparente à une appropriation quasi exclusive de l’espace public. Pour toutes ces raisons, nous renouvelons notre demande adressée, conjointement avec deux autres associations, à la Mairie de Paris dont nous restons à ce jour sans réponse.
Nos revendications ont également été portées par l’élu Nicolas Bonnet Oulaldj lors d’une intervention au Conseil de Paris :